Bitcoin, actif privilégié par la Russie pour contourner les sanctions internationales ?

La Russie, depuis le début du conflit Russo-Ukrainien en 2022, fait face à de nombreuses sanctions internationales, ce qui met à mal certains aspects de son économie. Dans ce contexte, le pays est amené à changer ses partenaires commerciaux, ainsi que les monnaies utilisées. Bitcoin est en conséquent un actif utilisé par la Russie, mais à quelle hauteur pour ce pays qui fut historiquement frileux des cryptos ?
2024, une année pivot pour la Russie
Dans le passé, les autorités russes étaient plutôt inquiètes de l’adoption progressive des cryptomonnaies, notamment avec l’arrivée de la DFA en janvier 2021 pour reconnaître les cryptomonnaies comme actifs numériques tout en interdisant leur utilisation comme moyen de paiement légal. Cette position fut confortée par la CBR en 2022, tendant à une interdiction totale de cette classe d’actifs.
Cependant, avec la montée des sanctions internationales, c’est un véritable retournement de tendance qui a pris place sur le territoire russe avec la légalisation du minage de bitcoin et autres cryptomonnaies en PoW dès le mois d’août 2024.
Quelques mois plus tard, en décembre dernier, Vladimir Poutine s’est prononcé au sujet de bitcoin lors d’une conférence, soulignant son importance et sa proposition de valeur comme un outil de paiement alternatif. Il ajoute en complément que personne ne pourra l’interdire et qu’il continuera se développer.

Dernièrement, la banque centrale de Russie a émis une proposition intéressante : permettre aux investisseurs, notamment les institutionnels, d’acheter et de vendre des cryptomonnaies. Cette proposition déboucherait notamment sur un cadre expérimental de trois ans pour mesurer l’impact que cela aurait sur l’économie russe.
Concrètement, le développement des cryptos bat son plein et continue de gagner en importance dans l’économie russe.
Un moyen idéal pour contourner les sanctions occidentales
Bitcoin, avec ses caractéristiques uniques, est un actif d’un nouveau genre : décentralisé, incensurable, immuable et transparent. Tant de points qui lui permettent d’établir progressivement un nouveau standard monétaire. Son intégration par les États-Unis au sein d’une réserve stratégique démontre le chemin accompli durant ces seize dernières années par la communauté des bitcoiners.
D’après certaines sources anonymes de Reuters, la Russie utiliserait actuellement les cryptomonnaies, notamment bitcoin, pour son commerce de pétrole avec la Chine et l’Inde. En effet, certaines compagnies pétrolières russes se seraient ouvertes à l’utilisation d’actifs tels que bitcoin, ether ou des stablecoins pour convertir certaines monnaies fiats.
L’usage des cryptomonnaies faciliterait, selon les sources, le retour en rouble sur des comptes russes. Dans ce contexte, les cryptomonnaies se placent comme un véritable levier pour se désolidariser des monnaies fiats tels que l’euro ou le dollar. En conséquent, les risques portant sur le gel des avoirs diminuent drastiquement.
Un usage qui devrait se maintenir dans le temps ?
D’après Trump, les États-Unis travailleraient activement avec Zelensky et Vladimir Poutine à la résolution du conflit. Entre les spéculations autour d’un enlisement du conflit ou, à contrario, de l’approche d’un cessez-le-feu, la situation reste incertaine et les cryptomonnaies se placent comme une solution de choix.

Avec la mise en place de la réserve stratégique aux États-Unis, un nouveau standard prend place dans l’économie mondiale. La Russie penchant progressivement pour cette nouvelle classe d’actif, une potentielle résolution de la guerre n’enterrerait pas automatiquement bitcoin et les stablecoins dans les paiements internationaux.
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