OKX, au cœur d’une enquête de l’Union européenne suite au hack de ByBit ?

Avec la réglementation MiCA, l’Union européenne est bien plus sévère face aux acteurs de l’industrie qui ne sont pas en conformité. L’objectif de façade est de réduire les risques pour les utilisateurs, bien que l’objectif sous-jacent pour l’Europe soit de protéger ses institutions financières et éviter la concurrence grandissante de bitcoin et des cryptos. Il semblerait désormais que OKX soit dans le viseur de l’UE par rapport à ses services.
Hack de ByBit : un évènement déclencheur d’une guerre contre les cryptos dans l’Union européenne
Durant le mois de février, ByBit fut confronté à un hack d’une ampleur majeure, la plus importante de l’industrie crypto en essuyant une perte de 499 000 ETH pour un montant d’1,4 milliard de dollars. Dans ce contexte, une véritable organisation a pris place entre les différents acteurs pour remettre la main sur les fonds.
Toutefois, le groupe Lazarus qui est à l’origine de cette faille de sécurité est parvenu à blanchir une large majorité des fonds, ce qui a notamment impacté le cours d’ETH à la baisse avec une pression vendeuse.
Pour mener à bien le blanchiment des fonds, de nombreuses méthodes furent utilisées : mixers crypto, services Web3 décentralisés tels que le proxy de OKX, Thorchain avec le swap des fonds en $BTC et $DAI, multiplication des transactions de manière automatique pour brouiller les pistes.
Cette faille de sécurité amène certaines personnalités de l’écosystème à pointer du doigt des problèmes dans l’architecture de Safe Wallet. Dans ce contexte, l’Union européenne semblerait déterminée à mener sa petite enquête en se penchant dans un premier temps sur la plateforme d’échange crypto OKX?
Une enquête qui porterait sur les fonctionnalités Web3 d’OKX
En effet, d’après les informations disponibles publiquement, notamment via Bloomberg, l’Union européenne enquêterait, dans le cadre de l’ESMA (Autorité européenne des marchés financiers), sur certains services Web3 d’OKX. Cette plateforme d’échange de l’écosystème crypto met à disposition des fonctionnalités de portefeuille décentralisé et d’accès à la DeFI.
D’après les recherches menées en interne par ByBit, plus de 40 000 $ETH (environ 100 millions de dollars) seraient passés par ces services, rendant une partie des fonds intraçables. Dans ce contexte, l’Union européenne se poserait la question du rôle qui est joué par OKX dans la faillite de ByBit (active ou passive) et si de tels évènements ont eu lieu dans le passé.
OKX ayant réussi à être conforme à MiCA en février dernier, est-ce que la plateforme risque de se voir retirer le fameux sésame crypto qui lui permettait d’être exposé à l’un des plus gros marchés économiques au monde ?
Dans ce contexte, les enjeux portent surtout sur la mise à disposition de services décentralisés par une plateforme centralisée ? Est-il possible pour l’acteur concerné d’opérer une telle dualité dans la fourniture de services numériques tels qu’un wallet Web3 non-custodial ?
OKX réagit en démentant toute enquête pour faire face aux incertitudes
Des inquiétudes émergent quant à la possible suspension d’OKX d’opérer sur le territoire de l’Union européenne dans le cadre de MiCA. Le compte officiel s’est prononcé à ce sujet, notamment suite à la publication de Bloomberg que nous avons précédemment cité.
D’après le compte officiel,
L’article de Bloomberg est trompeur. Lorsque ByBit a été piraté, nous avons réagi de deux manières. Nous avons gelé les fonds associés circulant sur notre CEX et nous avons développé une nouvelle fonctionnalité pour détecter/bloquer les adresses des pirates qui utilisent notre DEX ou nos services de portefeuilles.
Cela démontre la volonté de OKX de rassurer les investisseurs quant à la potentiellement implication passive du CEX dans les activités du groupe Lazarus. En démontrant une démarche proactive et la mise en œuvre de solutions complémentaires, cela vise à rendre l’industrie crypto moins risquée tout en se dédouanant de l’affaire. D’autre part, OKX affirme que :
Nous tenons à préciser à notre communauté que OKX ne fait pas l’objet d’une enquête. Il s’agit simplement d’un manque de savoir-faire de ByBit en matière de sécurité, nos services de portefeuille Web3 ne sont pas différents de ceux offerts par d’autres acteurs de l’industrie.
Ainsi, le bilan de cette histoire est que OKX dément toutes les informations laissant croire à la mise en place d’une enquête l’échelle de l’Union européenne. Est-ce simplement une ruse pour apaiser les tensions et maintenir ses parts de marché ? Affaire à suivre.
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