Les créanciers accusent Genesis d’avoir manipulé les votes concernant l’accord à 175 millions de dollars avec FTX

Les difficultés du prêteur crypto Genesis Global Capital (GGC) illustrent avec justesse les complexités relatives au traitement des procédures de faillite au titre du chapitre 11. Genesis fait face à de nombreuses contestations de la part de ses créanciers, et non des moindres, en particulier de la part d’un des plus importants d’entre eux, l’exchange Gemini.
Les accusations des créanciers jettent le doute sur la probité de Genesis
Au mois d’août, Genesis était parvenu à trouver un accord avec FTX, l’exchange désormais sous la direction de John Ray III. Cet accord aurait permis à FTX de recouvrer 175 millions de dollars. Ce montant est significativement plus bas par rapport aux 4 milliards initialement réclamés par FTX, ce qui a déplu à de nombreux créanciers de l’exchange. Un groupe de créanciers de GGC a par la suite déclaré son opposition à ce plan auprès du tribunal des faillites.
Selon le dépôt correspondant, les créanciers s’opposant à cet accord sont au nombre de 232 000 et sont représentés par Gemini. Le document indique que les remboursements dus à ces créanciers s’élèvent à près de 1 milliard de dollars. Genesis doit notamment 766 millions de dollars à Gemini. On peut lire dans le document :
« Le règlement proposé par Genesis avec FTX est une tentative de manipuler le processus de vote (…) ».
Genesis a-t-il acheté les voix de FTX ?
Dans le cadre des procédures de faillite, les accords doivent être votés par les créanciers proportionnellement au montant de leurs créances. Un autre groupe de créanciers ad hoc qui se fait appeler le Fair Deal Group accuse Genesis d’avoir acheté les voix des débiteurs FTX et leurs votes, indiquant qu’il s’agit d’un « détournement du chapitre 11 ». Les membres du Fair Deal Group ne sont pas connus et le montant de leur créances s’élèverait à 2,4 milliards de dollars.

Gemini affirme que Genesis a conclu cet arrangement en raison de son incapacité à obtenir le soutien des créanciers pour sa proposition de mise en faillite, choisissant d’utiliser FTX pour influencer le processus de vote. Par conséquent, l’accord ne peut être accepté en tant que tel. Précédemment, les dirigeants de Gemini, Tyler et Cameron Winklevoss, avaient été particulièrement critiques envers la manière dont le PDG du Digital Currency Group (DCG), Barry Silbert, avait géré le processus de faillite de Gemini.
Le sort de l’accord entre Genesis et DCG toujours en suspens
L’accord entre FTX et Genesis n’est cependant pas le seul à avoir été rejeté par les créanciers. Il y a quelques jours, la société-mère du GGC était parvenue à un accord de principe avec les créanciers de la plateforme de prêts. Cet accord aurait permis aux créanciers non-garantis de récupérer entre 70 à 90% de leurs investissements. Cependant, un groupe de créanciers s’est opposé à cet accord, affirmant entre autres que DCG avait failli à son obligation de maximiser les recouvrements. Ces créanciers souhaitent priver Genesis de son monopole sur les plans de liquidation de la plateforme.
Le juge des faillites Sean Lane doit examiner l’accord entre Genesis FTX le 6 septembre prochain.






