Technologie blockchain : surfaite ou sous estimée ?

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La technologie blockchain, en bon français, la technologie de chaîne de blocs, est-elle surestimée ou bien la valeur de son utilité est-elle encore trop peu réputée ? Et qu’en est-il du monde de l’entreprise, la blockchain lui révèlera-t-elle enfin sa praticité ? Voici ce que vous vous devez de savoir en tant qu’adeptes de cette nouvelle technologie.

Blockchain, mode ou révolution ? 

Avec le récent effondrement de FTX et en dépit des déclarations faites par son nouveau PDG John J. Gray III – les premières depuis son accession à la tête de la plateforme d’échange – selon lesquelles cette dernière, maintenant réputée pour sa faillite éclair, pourrait reprendre du service, la grande majorité des investisseurs s’inquiètent des évolutions futures dans le monde des cypto actifs. 

Cependant que certains de ces investisseurs rejettent la faute sur la technologie qui sous-tend l’écosystème, il est bon de rappeler que ce sont les hommes qui sont corruptibles, pas la blockchain ; celle-ci demeure un outil entre nos mains, et de même qu’un marteau peut servir à enfoncer un clou dans une planche, il peut tout aussi bien être utilisé comme une masse pour blesser quelqu’un, de même la technologie de chaîne de blocs peut-elle être employée à bon ou mauvais escient ; la responsabilité nous incombe. 

Cette technologie, basée sur le principe du registre distribué (illustrée par l’image ci-dessous), qui est la pierre angulaire de tout système décentralisé, est encore tout aussi disruptive aujourd’hui qu’elle l’était lors de son apparition, en 2009, lorsque Satoshi Nakamoto mis au monde Bitcoin. Hélas, des effondrements comme celui qu’a connu FTX jouent en faveur de l’argument que la blockchain est plus une mode qu’une véritable révolution. 

Quand cette nouvelle technologie permit d’envisager d’une nouvelle façon la monnaie, ses échanges et sa fructification, nombreuses sont les entreprises du domaines des technologies de l’information qui ont commencé de penser qu’elle pourraient l’utiliser afin de moderniser leur modèle économique ainsi que leurs activités respectives. 

Mais d’autres domaines tel que celui des chaînes d’approvisionnement mondial, qui ne fonctionnent pas encore à l’optimum, n’ont que très peu recours à cette nouvelle technologie, alors même qu’elle pourrait permettre la résolution de plusieurs problèmes.

Une décennie plus tard, l’adoption de la blockchain par le monde de l’entreprise se traîne, au mieux. Cette technologie demeure incapable de séduire les patrons des multinationales de l’Internet tel que Microsoft, dont le célèbre fondateur, Bill Gates, s’est encore récemment attaqué au Web3.

Mais c’est une technologie qui est encore dans son enfance. Des visionnaires rêvent de son adoption massive et de la pleine réalisation de son potentiel, c’est cela qui crée des effets de mode, car le rêve ne peut s’accomplir avant longtemps. C’est le problème des nouvelles technologies, les effets de mode qu’elles suscitent en masquent le potentiel réel. 

Vous souvenez-vous du Cloud ? 

Lorsque la technologie du “cloud computing”, c’est à dire de l’informatique en nuage, est arrivée, elle était encore jeune. Les développeurs s’évertuaient à travailler sur ce qu’on appelle des SaaS (Software as a Service) – ou logiciel en tant que service – et sont parvenus à offrir aux consommateurs la possibilité d’acheter un logiciel “service” – sa licence d’utilisation précisément – ce qui épargnaient à ces derniers d’avoir à installer le logiciel sur chacun de leurs ordinateurs. 

Vingt ans plus tard, arrivée à maturité sans fanfare, l’informatique en nuage permet désormais des milliards d’échanges de données quotidiennement. 

Aujourd’hui, l’usage de l’informatique en nuage, popularisée sous le terme de “cloud”, paraît normal et même indispensable. Mais si vous revenez à sa jeunesse, il y a une vingtaine d’années, vous remarquerez que les mêmes effets de modes étaient à l’oeuvre et qu’ils suscitèrent les mêmes débats que suscite maintenant la blockchain. Allez plus arrière encore dans le temps, disons il y a 50 ans, et vous trouverez de nombreuses personnes qui vous diront que les ordinateurs ne sont qu’une mode qui passera bien vite. 

En somme, ces effets de modes, pour néfastes qu’ils soient à l’image publique d’une nouvelle technologie, ne font-ils pas aussi partie du processus d’adoption générale que ces dernières parcourent inévitablement avant d’atteindre à leur maturité et de devenir à ce point omniprésentes qu’on en oublie comment on faisait avant

Les faits 

La blockchain accompagne le mouvement toujours amplifié de l’information numérique vers divers endroits. C’est pourquoi nos sociétés ont besoin de cette technologie ; car elle protège, sécurise le procédé qui consiste à “bouger” une information numérique d’un “lieu” à un autre, dans un espace physique et pourtant invisible pour nous. Lorsqu’un Bitcoin est transféré, le registre qui accuse ce transfère ne change jamais, et ne pourra jamais changer. 

Ce qui, en revanche, peut changer, c’est l’état de la cybersécurité mise en place alentour de ce processus de transfert. Du fait que les logiciels sont une création humaine, des bugs pourront certes survenir au fur et à mesure qu’on les utilise. Nos sociétés s’accommodent de cela quasi quotidiennement. Donc, oui, il y aura des bugs ; c’est un fait. Mais c’est un problème aisément surmonté. 

Un autre point important, c’est que la technologie blockchain doit s’associer à d’autres technologies qui, elles, ne sont pas associées à des effets de mode. Un bon exemple de cela est la sécurisation de l’informatique en nuage et des logiciels en tant que service qu’elle permet en utilisant le Wi-Fi. Du moment que toute l’infrastucture qui sous-tend l’échange d’informations numériques est sécurisée, la résolution des bugs se fera naturellement, par élimination. 

Même si certains adeptes des nouvelles technologies ne voient dans la blockchain qu’une mode passagère, qu’est-ce que cela signifie, et qu’est-ce que les entreprises vont en faire ? Les effets de mode dans les sphères de la technologie sont un phénomène culturel enclenché par des moutons attendant qu’un berger leur montre la voie. 

Tout le monde sait que la blockchain, c’est le futur ; mais seulement quelques personnes ont la volonté de devenir des pionniers. Malheureusement, quand un de ces pionniers échoue (comme FTX), cela terni l’image de la technologie ; les entreprises leaders, alors inquiètes, se retirent. 

Toutefois, des faillites aussi spectaculaires que celle de FTX ont tendance à engranger de sérieux progrès, permettant ainsi à la technologie d’être à la hauteur de sa réputation. Les effets de modes ne comportent pas que des aspects négatifs.

Intégrer la blockchain aux entreprises

Concernant les entreprises, les effets de mode de la blockchain ont eu une influence certaine sur les solutions que cette technologie peut apporter aux chaînes d’approvisionnement, alors que le monde entier cherche un meilleur moyen de gérer les livraisons internationales. 

Walmart et d’autres grands revendeurs, que ce soit en ligne ou en magasin, ont clairement besoin de la technologie blockchain. Les chaînes d’approvisionnement mondial ne fonctionnent pas aussi bien qu’elles le pourraient ; ainsi les entreprises ont besoin de cette technologie, de même que l’industrie de la santé recourt aux services de personnels soignant pour pallier au manque de personnel médical. De ce point de vue, les effets de mode conséquents à la blockchain peuvent permettre l’émergence de nouveaux pionniers. 

L’adoption de la technologie de chaîne de blocs par les entreprises est lente, mais ce n’est pas une surprise. Dans nos sociétés modernes, on veut tout, tout de suite. Pourtant, si la révolution numérique nous a bien appris quelque chose, c’est que le changement est incrémental, progressif. 

La meilleure manière de se confronter à l’usage de la blockchain, c’est de l’utiliser petit à petit et de tester son potentiel par rapport à des objectifs précis. Une fois ce potentiel réalisé, il sera aisé de voir comment intégrer la blockchain à des usages plus ambitieux. 

Patience et effets de mode doivent donc tenter de mieux co-exister. Car les pionniers de la technologie, par impatience, risqueraient de finir victimes de ces effets de modes qu’eux mêmes ont contribué à initier. Il faut faire des petits pas, mais des pas en avant – par exemple, intégrer le fonctionnement de la blockchain à une seule et petite partie d’une chaîne d’approvisionnement global, puis tirer les conséquences. 

Les processus et systèmes nécessaires pour la réalisiation d’un changement incrémental ne tiennent pas compte des modes. 

 

Cet article est une libre traduction de l’anglais vers le français d’un billet d’opinion écrit par Steve Taplin, publié par Entrepreneur Media Inc.

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