Malgré l’effondrement de FTX, Hong Kong veut devenir un pôle des actifs numériques
L’effondrement soudain de l’un des principaux exchanges de crypto-monnaies, FTX, a secoué l’ensemble des marchés des crypto-monnaies à travers le monde. Néanmoins, cela n’arrêtera pas Hong Kong dans sa stratégie visant à s’imposer comme une plaque tournante de la crypto-monnaie, selon le secrétaire financier de la ville, Paul Chan.
La récente série de faillites d’un grand nombre d’entreprises de crypto-monnaies, “les unes après les autres”, plaide en faveur d’une réglementation plus stricte et d’une transparence plus importante dans cette industrie. C’est en tout cas ce qu’a affirmé Chan dans un récent article de blog, comme l’indique le South China Morning Post.
“Notre déclaration politique publiée récemment est favorable à la mise en place d’un tel environnement, et a rendu l’industrie très optimiste quant au développement du marché d’actifs virtuels de Hong Kong”, selon le haut fonctionnaire, qui occupe le poste de secrétaire financier de Hong Kong depuis 2017.
Les prix de la plupart des grandes crypto-monnaies se sont effondrés la semaine dernière, après l’annonce du rachat de FTX par Binance, un exchange concurrent, dans un contexte très étrange. Le PDG de Binance, Changpeng Zhao (ou “CZ”), a déclaré que ce rachat permettrait de soulager la pression sur les liquidités de FTX.
“Cet après-midi, FTX a demandé notre aide. L’exchange est victime d’une importante pénurie de liquidités. Afin de protéger les utilisateurs, nous avons signé une offre non contraignante, dans le but d’acquérir entièrement FTX.com et d’aider à couvrir la pénurie de liquidités”, a tweeté Zhao.
Pendant ce temps, et malgré les dernières déclarations faites par Chan, les investisseurs en crypto sont de plus en plus inquiets quant à l’ambiguïté réglementaire au sujet des actifs numériques et aux propositions législatives pouvant être négatives.
Les législateurs de la ville chinoise soumettent des idées qui nécessiteraient d’exiger une licence pour chaque plateforme de trading de crypto-monnaies, par le biais d’un amendement à la législation anti-blanchiment de Hong Kong. Cela obligerait les entreprises à proposer leurs services uniquement aux investisseurs professionnels, dont le portefeuille s’élève, au minimum, à 8 millions de dollars de Hong Kong, soit plus d’un million de dollars américains. Si cette proposition législative venait à être adoptée, cela pourrait décourager de nombreux investisseurs en crypto d’exercer leur activité à Hong Kong.
Cependant, au début du mois, le principal organisme de réglementation des valeurs mobilières de Hong Kong a laissé entendre qu’il poursuivrait ses projets, l’objectif étant de permettre aux investisseurs particuliers d’accéder aux fonds négociés en bourse (ETF). Ces derniers suivent les contrats à terme des crypto-monnaies. La Securities and Futures Commission (SFC) a déjà publié un “document de consultation” qui soumet diverses règles et lignes directrices au sujet des ETF de crypto-monnaies.
Plus tôt dans l’année, le régulateur des valeurs mobilières a publié une déclaration conjointe avec la banque centrale de la ville, l’Autorité Monétaire de Hong Kong. Cette déclaration évoquait l’accès, pour les investisseurs particuliers, à une “suite limitée” de produits financiers basés sur la crypto.