Le FBI a créé son propre token contre les arnaqueurs

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Emmanuel Mounier
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Dans une démarche sans précédent, le FBI a franchi un nouveau cap en créant sa propre crypto-monnaie, NexFundAI (NEXF), pour démanteler un réseau de fraudeurs spécialisés dans la manipulation du marché des cryptos.

Ce jeton, maquillé en un projet AI prometteur, a été l’appât parfait pour attirer des escrocs qui pensaient pouvoir gonfler artificiellement sa popularité et son volume de transactions.

Ce coup de maître marque la première fois que le Bureau emploie la création de tokens de cette manière, piégeant ainsi ceux qui se croyaient invincibles dans l’ombre des blockchains.

Le FBI s’infiltre dans le game des cryptos avec NexFundAI

Tout a commencé par la création de NexFundAI, présenté comme un jeton lié à un fonds d’intelligence artificielle.

Le FBI a prétendu vouloir booster la visibilité du jeton via des pratiques douteuses de manipulation du volume d’échange – une technique bien connue des fraudeurs crypto-monnaies pour attirer les investisseurs en simulant une demande artificielle.

Les escrocs, en l’occurrence MyTrade MM, ont mordu à l’hameçon sans se douter qu’ils jouaient dans le grand théâtre du FBI.

Ce faux jeton a permis aux agents fédéraux de suivre chaque mouvement des conspirateurs et de collecter des preuves solides, à la manière d’un piège parfaitement tendu.

Ainsi, ce qui semblait être une opportunité en or pour les fraudeurs s’est rapidement transformé en piège mortel pour leurs activités criminelles.

Résumé de l’opération de démantèlement des manipulations de marché

Les agents du FBI ont ciblé des acteurs de poids comme MyTrade MM, une société offrant des services de manipulation de volumes de transactions, et la plateforme LBank, où le jeton NEXF a vu le jour.

Grâce à des réunions secrètes, les agents ont pu obtenir des explications détaillées sur les pratiques de wash trading utilisées pour créer de fausses impressions d’activité sur le marché. Les fraudeurs étaient tellement à l’aise dans leur bulle qu’ils n’ont pas vu venir la trahison.

Liu Zhou, le fondateur de MyTrade MM, n’a pas hésité à dévoiler ses stratégies malhonnêtes, allant jusqu’à expliquer que le secret du succès résidait dans le pump-and-dump orchestré avec soin.

Néanmoins, les conversations enregistrées par les agents ont scellé le sort de Zhou et de ses complices. Ils ont fini par être inculpés pour fraude électronique et manipulation de marché, encourant des peines allant jusqu’à 5 ans d’emprisonnement.

Impact et controverses autour du NexFundAI

Alors que l’opération semblait maîtrisée de bout en bout, une nouvelle zone d’ombre a émergé autour du jeton BE54c, que certains utilisateurs et experts pensent être celui du FBI dans cette affaire.

En effet, plusieurs sources, comme la société d’analyse blockchain Bubblemaps, ont pointé du doigt ce jeton Ethereum, créé quelques mois avant le lancement de NexFundAI.

Toutefois, la confusion règne, car aucune connexion claire n’a été établie entre BE54c et la plateforme d’échange LBank sur laquelle le FBI a mis en œuvre son piège.

De plus, cette opération a révélé des lacunes surprenantes du côté technique : des développeurs, notamment sous le pseudonyme Cygaar, ont dénoncé une violation possible de la licence MIT par le FBI.

Des erreurs discutables

Il semblerait que les agents fédéraux aient copié-collé des bibliothèques de code OpenZeppelin, indispensables pour créer des contrats intelligents, sans inclure les mentions légales requises.

Bien que cela ne mène probablement pas à des poursuites judiciaires, cette bévue soulève des questions quant à l’ironie de voir le FBI, chasseur de fraudeurs, lui-même pris en défaut sur des aspects éthiques de développement.

Et comme si cela ne suffisait pas, le Bureau aurait exposé accidentellement ses propres portefeuilles numériques au grand jour.

Des transactions repérées, avec des fonds transférés vers des plateformes comme Binance et Tokenlon, et, plus troublant encore, des portefeuilles liés à des tokens aussi inattendus que Pornrocket.


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