Un espagnol accusé d’avoir aidé la Corée du Nord à échapper aux sanctions grâce aux cryptos arrêté
Alors que de nombreuses fraudes que subit le secteur sont imputées, parfois avec ou sans preuve, au collectif pirate nord-corrén Lazarus, Virgil Griffith, un hacker américain, a été condamné le 12 avril 2022 à 5 ans de prison pour avoir fourni des conseils financiers au pays de Kim Jong-Un afin qu’il échappe aux sanctions internationales. Son recruteur présumé, recherché par les USA, vient d’être interpellé par la justice à Barcelone, en Espagne, dans des conditions rocambolesques. Explications.
L’étau se resserre autour de Pyongyang
Mélangez l’univers des cryptos avec celui de la géopolitique, et vous obtenez des histoires dignes de romans… La police espagnole a annoncé vendredi avoir arrêté Alejandro Cao de Benos, recherché par les États-Unis pour avoir prétendument recruté Virgil Griffith pour le compte de Pyongyang. Dans leur communiqué, les “mossos” espagnols ont déclaré avoir découvert que Cao de Benos se trouvait à Barcelone sous une fausse identité et qu’il prévoyait de prendre un train pour Madrid.
Un source judiciaire a indiqué que le prévenu était passé vendredi devant un juge de la Haute Cour qui l’a libéré sans conditions dans l’attente de la procédure d’extradition. Une extradition qui n’est pas automatique entre l’Espagne et les Etats-Unis. Le pays de l’oncle Sam doit formaliser la demande et soumettre la documentation.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Cao de Benos semble avoir des liens forts avec la Corée du Nord. Il a fondé en 2000 la Korean Friendship Association, un club qui revendique sur son site web compter plus de 10 000 membres dans le monde et officiellement reconnu par Pyongyang. Cet ancien consultant informatique a également coordonné les visites de journalistes étrangers en Corée du Nord. Il a également servi d’intermédiaire entre le pays communiste et des investisseurs étrangers. En 2016, il a même ouvert un bar sur le thème de la Corée du Nord, dans sa ville natale de Tarragone, en Catalogne.
Alejandro Cao de Benos clame son innocence, un troisième homme recherché
“Il n’y a pas d’extradition. L’accusation américaine, en plus d’être fausse, n’existe pas en Espagne“. Étant libre en attente d’une extradition possible, le prévenu s’est offert le luxe de clamer son innocence sur X (anciennement Twitter). Il réfute l’intégralité des accusations portées contre lui.
Une version bien évidemment démentie par la justice américaine. L’année dernière, les procureurs fédéraux américains ont accusé Cao de Benos et un homme d’affaires britannique, Christopher Emms, d’avoir recruté Virgil Griffith. Emms est toujours en liberté et fait partie de la liste des personnes les plus recherchées par le FBI américain.
La justice accuse les deux hommes d’avoir organisé le voyage de Virgil Griffith en Corée du Nord en avril 2019 pour assister à une conférence sur la blockchain et les crypto-monnaies qu’ils avaient eux-mêmes organisée. Lors de l’événement, Griffith aurait enseigné aux membres du gouvernement nord-coréens présents comment utiliser la technologie blockchain et les cryptos pour blanchir de l’argent et contourner les sanctions internationales.
Reste maintenant à savoir si Madrid va accepter de l’extrader vers les USA. Le seul moyen d’avoir le fin mot de l’histoire.
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