Do Kwon, fondateur de Terra : ses liens controversés avec la politique monténégrine

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Benoit de Jessey
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Les frontières entre finance, technologie et politique peuvent parfois devenir floues, comme peuvent en témoigner les récentes affaires de la SEC vs Binance, vs Coinbase ou encore FTX. Un autre exemple récent de cette intersection complexe est l’affaire de Do Kwon, co-fondateur de Terra, qui se retrouve au cœur d’une controverse politique en Monténégro. Des allégations suggèrent que Do Kwon aurait financé le parti politique “Europe Now”, une information qui a suscité une vive réaction dans le pays. 

Le contexte de l’affaire

Do Kwon, co-fondateur du projet de cryptomonnaie Terra, est actuellement sous le feu des projecteurs pour ses liens présumés avec le parti politique monténégrin “Europe Now”. Selon diverses sources, Do Kwon aurait envoyé une lettre manuscrite au Premier ministre sortant Dritan Abazović, au ministre de la Justice Marko Kovač, et au Parquet spécial de l’État, affirmant avoir financé le parti politique en question.

Dritan Abazović

Les implications politiques

Le parti “Europe Now” est dirigé par Milojko Spajić, qui a servi en tant que ministre des Finances et a promu le développement de la blockchain au Monténégro. Si les allégations de Kwon sont vraies, cela pourrait avoir des implications significatives pour la politique monténégrine, surtout si “Europe Now” remporte les prochaines élections.

Milojko Spajić

La réaction des autorités

En réponse à ces allégations, le Premier ministre sortant a appelé à une enquête. Il a déclaré que le Monténégro ne devrait pas devenir un refuge pour les fraudeurs mondiaux, même s’ils utilisent la blockchain ou toute autre technologie. D’autres politiciens ont également exprimé leurs préoccupations, soulignant que les liens de Spajić avec un homme recherché internationalement pourraient poser problème si ce dernier devait diriger le parlement après les élections. 

La position de Spajić

Spajić, pour sa part, a nié ces allégations. Il a affirmé que Do Kwon était un escroc qui avait trompé des millions de personnes, y compris ses amis et l’entreprise pour laquelle il travaillait lorsqu’ils ont investi dans le projet Terra en 2018. Cependant, ces déclarations ont été contestées par le Premier ministre sortant, qui affirme que Spajić n’a jamais informé le ministère de l’Intérieur de la présence de Kwon au Monténégro.

Cette affaire met en lumière les défis et dilemmes auxquels sont confrontés les pays qui cherchent à naviguer dans le monde complexe de la cryptomonnaie et sa réglementation attenante. Alors que le Monténégro aspire à devenir un hub pour la blockchain, il doit également veiller à maintenir l’intégrité de ses institutions politiques. L’affaire de Do Kwon soulève des questions importantes sur la manière dont la technologie blockchain et la cryptomonnaie peuvent influencer la politique, et sur la nécessité d’une réglementation adéquate pour prévenir les abus potentiels.

Source : Balkan Insights

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