Les créanciers de FTX s’attaquent aux avocats spécialisés qui ont travaillé pour la société
L’affaire FTX qui a provoqué de nombreux remous au sein du monde de la cryptomonnaie est de nouveau sous le feu des projecteurs cette semaine. En effet, cette saga juridique et financière ouvre un nouveau chapitre avec une tournure inattendue. Les créanciers de la célèbre plateforme s’en prennent cette fois-ci au cabinet d’avocats Sullivan & Cromwell (S&C), accusé de complicité dans les déboires financiers de la plateforme.
La genèse d’une relation controversée : Sullivan & Cromwell et FTX
La relation entre FTX et Sullivan & Cromwell (S&C) ne s’est pas construite du jour au lendemain. Elle a pris racine bien avant que la tempête ne frappe la plateforme d’échange, marquée par l’implication de Ryne Miller, un pivot central de toute cette histoire.
Ancien associé chez S&C, Miller a rejoint FTX en tant que directeur juridique, forgeant un pont entre son nouvel employeur et son ancien cabinet. Pour Miller, ce mouvement professionnel ne se résume pas à un simple échange de titres ; il a marqué le début d’un partenariat stratégique, avec S&C endossant le rôle d’allié juridique incontournable pour FTX.
Cette époque a vu le cabinet déployer un éventail de prestations juridiques, embrassant tout, depuis le conseil réglementaire jusqu’à l’orchestration des acquisitions, et devenant un pilier de l’ascension fulgurante de FTX sur l’échiquier mondial des crypto-monnaies.
Pourtant, ce partenariat a fini par ressembler à une danse sur un fil. D’un côté, il a équipé FTX d’un bouclier juridique pour naviguer l’espace cryptique avec assurance. De l’autre, il a mis S&C dans une lumière ambivalente, le cabinet étant pointé du doigt pour sa proximité avec les rouages internes de FTX, une proximité jugée trop intime pour garantir une impartialité sans faille.
Avec des honoraires s’élevant à 8,5 millions de dollars avant la chute de FTX, l’étendue de leur collaboration est indéniable. Cette intimité est désormais au centre des débats, avec des créanciers de FTX soutenant que S&C avait les moyens et peut-être même le devoir d’identifier et d’arrêter les manœuvres ayant mené à la débâcle.
Les accusations portées contre Sullivan & Cromwell
menée par les créanciers de FTX contre Sullivan & Cromwell s’ancre dans des allégations lourdes de conséquences. Ils soutiennent que S&C, fort de son lien étroit et de son engagement juridique de longue date auprès de FTX, était en position de connaître les dessous financiers troubles et les agissements douteux de l’échange.
FTX creditors have been stolen from, abused and bullied
Personally been verbally abused (same objected to examiner, agreed to S&C, wants FTX customers to accept an unfair non TOS plan)
Bullies showed their face
I will keep fighting for justice and stand with FTX creditors https://t.co/KcIXf7qhkI
— Sunil (FTX Creditor Champion) (@sunil_trades) February 19, 2024
Au cœur des accusations, Ryne Miller est suspecté d’avoir soufflé le secret à ses anciens comparses de S&C concernant un passage souterrain financier de FTX vers Alameda Research. Si ce scénario se confirmait, S&C se retrouverait en plein vortex des manigances de FTX.
Ainsi, l’histoire s’épaissit avec les montagnes de dollars – plus de 180 millions de dollars pour être précis – qui auraient atterri dans le compte de S&C pour leur rôle de gardiens dans le naufrage d’FTX. Cet amoncellement de richesses projette des doutes sur les jeux d’ombre entre intérêts croisés et l’éthique du métier.
Finalement, les créanciers de FTX, armés de ces révélations, accusent S&C de jouer les marionnettistes dans cette farce frauduleuse, de tisser une toile de conspiration civile, et de bafouer leurs serments de protecteurs des intérêts qu’ils sont censés garder.
La défense de Sullivan & Cromwell et les réactions du secteur
Bien qu’ils ne se soient pas encore prononcés sur les nouvelles accusations, Sullivan & Cromwell ont déjà affirmé qu’ils se dresseraient avec une déclaration inébranlable face aux critiques. Ils écartent donc catégoriquement toute accusation de malversation ou de complicité dans les déboires de FTX.
Ainsi, le cabinet clame haut et fort que son lien avec FTX se cantonnait à une sphère strictement professionnelle, axée sur le conseil juridique sans franchir les frontières vers les stratégies internes ou les choix controversés de la plateforme d’échange.
Par conséquent, leur défense se cristallise autour d’un communiqué où ils soulignent leur rôle d’accompagnateur extérieur, borné à l’apport d’expertises légales ponctuelles, loin de toute emprise sur la gestion courante ou les orientations majeures de FTX.
Source : CoinTelegraph
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