Les exchanges indiens luttent pour leur survie après leur interdiction
Les exchanges indiens les plus populaires comme Zebpay, Unocoin, WazirX, et Koinex ont désormais changé leurs modèles d’affaires pour devenir des exchanges de crypto à crypto, ce qui les met en concurrence directe avec des géants internationaux comme Binance.
Le problème avec ce modèle est qu’il est pratique surtout pour ceux qui sont déjà des investisseurs en cryptomonnaies car il laisse ceux qui veulent arriver sur le marché pour la première fois avec moins d’options.
Lorsque la Banque de Réserve de l’Inde (BRI) a décidé d’interdir les exchanges de cryptomonnaies en avril de cette année, c’est une onde de choc qui a parcouru toute l’industrie. L’interdiction émise par la banque centrale a obligé toutes les banques commerciales à mettre fin à leur relation avec les plateformes d’échange crypto qui ont effectivement dû arrêter le service d’achat de cryptomonnaies avec de la monnaie fiduciaire.
Certains exhanges ont tenté de contourner l’interdiction bancaire en intégrant un service de trading pair à pair. L’exchange n’agissant ainsi plus que comme un service tiers permettant les transactions directes entre utilisateurs.
Le PDG de WazirX, un des exchanges qui envisage d’appliquer cette solution, a déclaré à l’Economic Times of India: « Si les exchanges ne sont pas autorisés à proposer des services bancaires traditionnels, la solution est qu’ils proposent des services “en direct” ».
Cependant, il y a des signes qui montrent que cela pourrait ne pas fonctionner aussi bien qu’on pourrait le penser. Dans une récente interview données à Quartz India, le co-fondateur de Coindelta, un autre exchange indien, a expliqué que même si les transactions de type pair à pair sont effectuées en ligne, il y a quand même des risques. « […] même quand ça se passait en ligne, vous ne saviez pas à qui vous faisiez affaire et il y avait des risques que l’accord puisse mal tourner », a-t-il déclaré.
Dans le même article, Praveen Kumar, PDG de Belfrics Global, un exchange malaisien présent en Inde, a exprimé son scepticisme quant à savoir si l’industrie pouvait survivre en ne proposant que du trading crypto à crypto : « Il y a des mesures que nous pouvons prendre en attendant, mais pour que l’industrie survive et prospère, les transactions en argent fiat doivent être autorisées ».
Cependant, le plus haut tribunal de l’Inde a refusé d’annuler l’interdiction initiée par la BRI. Cette décision proscrit les cryptomonnaies de ce pays qui est la troisième plus grande économie en Asie.