Des escrocs présumés mis en examen par des juges à Bordeaux pour des crimes liés aux crypto-monnaies
Dans une affaire d’escroqueries et de blanchiment d’argent qui secoue le monde des crypto-monnaies, des interpellations et des perquisitions ont eu lieu récemment à Bordeaux en France. Cette information a été annoncée vendredi 9 décembre par la procureur de la République de Bordeaux.
Des biens de grande valeur saisis par la justice
Bien que le secteur des crypto-monnaies ne soit pas encore régulé en France comme dans la plupart des pays, la justice se saisit des cas de criminalité qui s’y manifestent. La Juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Bordeaux avait ouvert une enquête sur des faits d’escroquerie et de blanchiment d’argent dans le milieu des crypto-monnaies. Dans le cadre de son enquête, l’institution a interpellé deux suspects et perquisitionné leurs domiciles respectifs.
La valeur des biens saisis dans le cadre de cette affaire démontrent à quel point le délit était important. Les enquêteurs ont révélé avoir saisi entre autres deux voitures de luxe de la marque Porsche, un véhicule de luxe Bentley, une montre luxueuse estimée à 50 000 euros et 58 000 € en espèces. Les suspects ont été mis en examen pour plusieurs chef d’accusation tels que escroquerie en bande organisée, association de malfaiteurs ou encore blanchiment d’argent. Au total, la justice les soupçonne d’avoir distrait des Bitcoins et d’autres altcoins d’une valeur estimée à plus de 2 millions d’euros.
Selon ce qui ressort du dossier d’enquête, les suspects se faisaient passer pour de riches investisseurs. Grâce à cette image, ils escroquaient des millions d’euros en crypto-monnaies à leurs proies.
Un stratagème bien monté
Dans cette affaire, les suspects utilisaient de fausses identités pour s’en prendre aux victimes. Selon les enquêtes, les étaient supposées rencontrer des personnes portant des noms comme Alexandre Karlstein, Philippe Pictet ou Richard Von Stein. La rencontre se faisait dans un hôtel ou dans un restaurant de luxe.
En 2019 par exemple, ils auraient dérobé des crypto-monnaies estimées à une valeur de plus d’un million et demi d’euros à Milan en Italie. Ils ont poursuivi leurs activités en dérobant l’équivalent de 500 000 euros l’année d’après à d’autres victimes.
Pour amadouer leurs victimes, les bourreaux utilisaient de faux billets qu’ils échangeaient contre des transferts de crypto-actifs sur des portefeuilles numériques. Ensuite, ils dérobaient la clé privée de ces portefeuilles en manipulant les téléphones de leurs victimes.
Un juge d’instruction a placé les escrocs présumés en détention provisoire à la suite de gardes à vue dont ils avaient fait l’objet. En plus des accusations qui pesaient sur eux telles que le blanchiment d’argent, les escroqueries en bande organisée ou encore l’association de malfaiteurs, le tribunal les a mis en examen pour usage de faux documents administratifs et refus de communiquer le code de déverrouillage de leurs téléphones.
L’enquête n’est pas terminée puisque des complices sont recherchés pour leur éventuelle participation à tous les délits. Pour cela, d’autres unités spécialisées de la gendarmerie ont été impliquées comme les Sections de recherches de Paris et Marseille, le Centre de lutte contre les criminalités numériques et la gendarmerie des Alpes-Maritimes.