Il y a 15 ans, Satoshi Nakamoto posait les bases de la révolution Bitcoin
Le 3 mai 2009, une petite révolution numérique prenait forme dans les confins d’un e-mail visionnaire de Satoshi Nakamoto, le créateur du Bitcoin. Dans ce message adressé à un collaborateur, Nakamoto dépeint une nouvelle manière de penser la valeur et l’échange monétaire à travers ce qui deviendra le Bitcoin. Ce n’était pas seulement une proposition de nouvelle monnaie, c’était une révision complète de ce que signifie la « valeur » dans un monde numérisé.
Donner de la valeur à un actif
Historiquement, comme l’explique Nakamoto, les sociétés ont utilisé divers objets rares comme monnaie – coquillages, pierres précieuses, métaux : leur valeur dépendait moins de leur utilité pratique que du consensus social leur attribuant une certaine importance.
L’or, par exemple, est apprécié pour sa beauté et sa rareté, bien qu’une grande partie de son stock global soit stockée dans des coffres-forts gouvernementaux, et donc, retirée de la circulation active.
En réalité, explique-t-il, l’or « ne vaut rien ». Oui, l’or, c’est beau, mais c’est l’Homme qui lui a attribué sa valeur :
« La plus grande partie de la valeur [d’un actif] provient de la valeur que les autres lui accordent. L’or, par exemple, est joli, non corrosif et facilement malléable. Mais sa valeur ne vient clairement pas de là. Le laiton est brillant et de couleur similaire. La grande majorité de l’or reste inutilisée dans des coffres-forts, appartenant à des gouvernements qui ne se soucient guère de sa beauté. »
L’email entier :
La valeur n’est pas inhérente aux objets eux-mêmes ; elle est attribuée par les individus et les sociétés selon divers critères, qui peuvent inclure la rareté, l’utilité, et les aspects esthétiques, entre autres.
Ce principe soulève des questions intéressantes sur la nature de la valeur économique et sur la manière dont les sociétés décident ce qui est précieux ou non. Cela ouvre un débat philosophique sur la réalité de la valeur : est-elle un attribut objectif ou simplement un consensus subjectif ?
L’innovation technologique
L’innovation du Bitcoin, soulignée par Nakamoto, réside aussi dans sa capacité à fonctionner sans intermédiaire de confiance (« no trusted third party »), facilitant ainsi les échanges directs entre parties sur l’internet. Cette idée semblait révolutionnaire – et elle l’était.
Le Bitcoin proposait non seulement une nouvelle forme de monnaie, mais également un nouveau système économique où les transactions sont transparentes, vérifiables et décentralisées grâce à la technologie blockchain.
Ce que Satoshi envisageait en 2009 a explosé en une multitude de développements dans les années suivantes. Le Bitcoin lui-même est passé d’un concept marginal à une classe d’actifs reconnue, suscitant l’intérêt non seulement des technophiles, mais aussi des institutions financières traditionnelles.
Sa volatilité n’a pas dissuadé les investisseurs de parier sur son potentiel en tant que réserve de valeur, souvent comparée à l’or numérique.
Plus important encore, l’idée de Bitcoin a ouvert la voie à des innovations en blockchain, stimulant la création d’autres cryptomonnaies et de technologies décentralisées.
Des projets allant d’Ethereum à Solana ont cherché à étendre les promesses de la blockchain pour inclure des contrats intelligents, des applications décentralisées, et plus encore.
Quinze ans après ce fameux e-mail, il est clair que Satoshi Nakamoto n’avait pas seulement lancé une nouvelle monnaie, mais plutôt initié une révolution qui continue de remodeler nos conceptions de la monnaie, de la confidentialité et de la souveraineté économique.
Comme les pièces d’or dans leurs chambres fortes, Bitcoin et ses descendants continuent de défier notre compréhension de ce que la « monnaie » peut et doit être.
Qui sait jusqu’où cette révolution ira ? L’aventure ne fait que commencer.
Source : GitHub (Email de Satoshi)
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