Le rapport<\/a> distingue deux blocs. D\u2019une part, les \u00ab illicit entities \u00bb, c\u2019est-\u00e0-dire les adresses directement attribu\u00e9es \u00e0 des acteurs criminels. Elles d\u00e9tiennent pr\u00e8s de 15 Md$ en 2025<\/strong>, avec une part dominante de fonds vol\u00e9s<\/a>.<\/p> D\u2019autre part, les \u00ab downstream wallets \u00bb, des adresses indirectement expos\u00e9es<\/strong> parce qu\u2019elles re\u00e7oivent plus de 10 % de leurs entr\u00e9es depuis des sources illicites<\/a>. Ces adresses totalisent plus de 60 Md$, soit environ quatre fois les soldes d\u00e9tenus par les entit\u00e9s criminelles<\/strong> elles-m\u00eames.<\/p> Au sein de ce paysage, les administrateurs et vendeurs de march\u00e9s du darknet p\u00e8sent plus de 40 Md$ \u00e0 eux seuls, un chiffre qui illustre la profondeur de l\u2019\u00e9conomie souterraine on-chain.<\/p> Ces montants impressionnent. Cependant, ils n\u2019\u00e9quivalent pas \u00e0 un coffre-fort ouvert<\/strong>. La pr\u00e9sence on-chain n\u2019implique pas la saisie automatique. Elle indique plut\u00f4t la surface potentielle sur laquelle les forces de l\u2019ordre peuvent agir, si la proc\u00e9dure et la coop\u00e9ration suivent. Dit autrement, la tra\u00e7abilit\u00e9 cr\u00e9e une opportunit\u00e9, pas une garantie.<\/p> Il faut comprendre pr\u00e9cis\u00e9ment les cat\u00e9gories. Les \u00ab illicit entities \u00bb rassemblent des adresses clairement rattach\u00e9es \u00e0 des escroqueries<\/strong>, \u00e0 des hacks<\/a>, \u00e0 des places de march\u00e9 illicites ou \u00e0 des services de blanchiment.<\/p> Les \u00ab downstream wallets \u00bb ne sont pas n\u00e9cessairement criminels. Leur point commun tient \u00e0 la contamination des flux : une part significative des fonds entrants provient d\u2019origines illicites<\/strong>. Par construction, cette approche gonfle la base d\u2019exposition. Elle aide \u00e0 cartographier les risques. Elle ne pr\u00e9juge pas de la culpabilit\u00e9 des d\u00e9tenteurs de ces adresses<\/strong>.<\/p> Les mixers, certains OTC, des DEX \u00e0 forte perm\u00e9abilit\u00e9 ou encore des fournisseurs de services qui servent d\u2019\u00e9tape de passage, apparaissent souvent dans cette cat\u00e9gorie downstream.<\/p> Le ph\u00e9nom\u00e8ne complique la lecture publique. Il appelle des enqu\u00eates au cas par cas, avec recoupements, demandes d\u2019entraide et r\u00e9quisitions techniques. L\u00e0 encore, la m\u00e9thodologie de Chainalysis vise la d\u00e9tection et la priorisation<\/strong>, non la condamnation a priori.<\/p> Dans la pratique, r\u00e9cup\u00e9rer ces fonds passe par plusieurs actes. Les autorit\u00e9s g\u00e8lent, saisissent ou confisquent des actifs apr\u00e8s d\u00e9cision de justice.<\/p> La r\u00e9ussite exige trois conditions. D\u2019abord, une identification robuste<\/strong> des adresses et des personnes. Ensuite, une prise de contr\u00f4le de la garde<\/strong>, chez un prestataire ou sur une cl\u00e9. Enfin, une coop\u00e9ration inter-juridictionnelle<\/strong> pour aller au bout des proc\u00e9dures.<\/p> Le rapport documente des op\u00e9rations r\u00e9ussies ces derni\u00e8res ann\u00e9es. Il rappelle aussi que les criminels<\/a> conservent parfois la self-custody, ce qui r\u00e9duit la marge d\u2019action imm\u00e9diate.<\/p> Par ailleurs, tout ne rel\u00e8ve pas de la police technique. Le droit cadre la restitution, la gestion des preuves et la destination des fonds. Certaines juridictions exigent des auditions sp\u00e9cifiques, d\u2019autres imposent des d\u00e9lais.<\/p> La coordination entre r\u00e9gulateurs, magistrats et prestataires p\u00e8se donc autant que l\u2019analyse on-chain. La saisissabilit\u00e9 th\u00e9orique reste conditionnelle \u00e0 l\u2019environnement proc\u00e9dural<\/strong>.<\/p> Les plateformes centralis\u00e9es, les OTC et les prestataires de cash-out subissent une pression accrue. Ils doivent documenter leurs contr\u00f4les, renforcer le KYC, surveiller les flux et r\u00e9pondre aux r\u00e9quisitions.<\/p> Selon Chainalysis, une part croissante des flux \u00e0 risque redirige vers des circuits moins expos\u00e9s, ce qui d\u00e9place la fronti\u00e8re de la conformit\u00e9 <\/strong>plut\u00f4t que de l\u2019abolir. R\u00e9sultat, la surveillance se d\u00e9porte vers des grappes de services o\u00f9 l\u2019exposition downstream augmente.<\/p> En parall\u00e8le, les \u00e9quipes d\u2019enqu\u00eate utilisent davantage la tra\u00e7abilit\u00e9 pour prioriser les dossiers \u00e0 forte valeur. Les montants au-dessus de 75 Md$ servent d\u2019argument budg\u00e9taire et politique<\/strong>. Ils justifient des moyens suppl\u00e9mentaires pour l\u2019analyse on-chain et la coop\u00e9ration internationale. Ainsi que pour la normalisation des proc\u00e9dures de gel et de confiscation.<\/p> Source : Chainalysis<\/a><\/p> Pour aller plus loin sur le sujet :<\/p> Chainalysis publie un panorama in\u00e9dit des avoirs on-chain li\u00e9s \u00e0 des activit\u00e9s illicites. Selon l\u2019\u00e9tude, plus de 75 milliards de dollars de crypto circulent ou dorment dans des portefeuilles identifi\u00e9s ou expos\u00e9s \u00e0 des flux criminels. Que peut-on r\u00e9ellement r\u00e9cup\u00e9rer, dans quels d\u00e9lais, et sous quelle base juridique ?75 Md$ dans le viseur : que […]<\/p>\n","protected":false},"author":697,"featured_media":170531,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"_acf_changed":false,"footnotes":""},"categories":[9,1],"tags":[],"editors":[2551],"class_list":["post-170530","post","type-post","status-publish","format-standard","has-post-thumbnail","hentry","category-blockchain-news","category-news","editors-julien-leroy"],"acf":[],"yoast_head":"\nQui d\u00e9tient quoi : exposition directe vs indirecte, le pi\u00e8ge des \u00ab downstream \u00bb<\/span><\/h2><\/span>
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<\/figure>Peut-on vraiment r\u00e9cup\u00e9rer ces fonds ?<\/span><\/h2><\/span>
Pression sur les interm\u00e9diaires : exchanges, OTC et fournisseurs \u00ab \u00e0 risque \u00bb<\/span><\/h2><\/span>
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